Le titre de cet ouvrage, Le livre manuscrit grec : écritures, matériaux, histoire, suggère diverses facettes que peuvent aborder des recherches menées sur les manuscrits écrits en grec, à Byzance et dans l’après-Byzance : l’attention prêtée aux aspects matériels a pour but de mieux comprendre et d’éclairer l’histoire de l’écriture et l’histoire du livre en tant qu’objet, dans ses composantes paléographique et codicologique, mais également l’histoire des textes et de leur transmission, l’histoire de la culture et, tout simplement, l’histoire. Ce sont ces aspects variés qu’illustrent les 41 contributions réunies dans le volume.
Le titre de cet ouvrage, Le livre manuscrit grec : écritures, matériaux, histoire, suggère diverses facettes que peuvent aborder des recherches menées sur les manuscrits écrits en grec, à Byzance et dans l’après-Byzance : l’attention prêtée aux aspects matériels a pour but de mieux comprendre et d’éclairer l’histoire de l’écriture et l’histoire du livre en tant qu’objet, dans ses composantes paléographique et codicologique, mais également l’histoire des textes et de leur transmission, l’histoire de la culture et, tout simplement, l’histoire. Ce sont ces aspects variés qu’illustrent les 41 contributions réunies dans le volume.
Avant-propos
Liste des abréviations
Cesare Pasini, In memoria di Paul Canart
I. – L’ÉCRITURE GRECQUE ET SES USAGES, EMPRUNTS ET INFLUENCES
Antonio Rollo, Il greco nell’Occidente medievale : mani e pratiche di scrittura
Francesco D’Aiuto, Da alpha ad ayb. Per le origini greche dell’alfabeto armeno
André Jacob (†), L’épigraphie byzantine en Terre d’Otrante
Roberta Durante, Iniziali e immagini a confronto : alcuni esempi tratti da codici salentini
II. – LE LIVRE GREC : DATATIONS, LOCALISATIONS
Elina Dobrynina, On the dating of Codex H (Epistles of the Apostle Paul)
Donatella Bucca, Scrittura, notazione, mise en page nei manoscritti
musicali bizantini (sec. x-xii)
Georgi Parpulov, A twelfth-century style of Greek calligraphy
Diether Roderich Reinsch, Einige Beobachtungen zur zypriotischen Handschrift
Parisinus graecus 400
Christian Förstel et François Vinourd, Reliures constantinopolitaines
des xive et xve siècles : questions de localisation et de datation
Fabio Vendruscolo, Il copista Ἱλαρίων μοναχὸς, l’umanista Ilarione da Verona
e un codice di problematica datazione (Paris. gr. 2552)
III. – LE COPISTE ÉRUDIT AU TRAVAIL
Stefano Martinelli Tempesta, Tricliniana et ‘Planudea’. Alcune osservazioni sul Demostene Paris. Coislin. 339
Marie Cronier, Le copiste du Vindob. med. gr. 21 (XIVe s.), un traducteur de l’arabe au grec
Pantelis Golitsis, Nicéphore Calliste Xanthopoulos, élève de Georges Pachymère
Mihail Mitrea, Novel insights on the marginal notes and editorial practice of
Philotheos Kokkinos
Carole Hofstetter, Les traces d’un enseignement scientifique de la main de
Jean Chortasménos : le témoignage du Vaticanus Urbinas graecus 80
Brigitte Mondrain, Le rôle de quelques copistes érudits en tant que lecteurs et éditeurs
IV. – QUESTIONS D’IDENTIFICATION DE COPISTES
Mariafrancesca Sgandurra, Il fondo dei manoscritti greci del monastero
di Santa Caterina del Sinai : identificazione di alcuni copisti
Ottavia Mazzon, Lavorare nell’ombra : un percorso tra i libri di Giorgio Galesiotes
David Speranzi, Il metropolita e il cavaliere. Un ignoto autografo cortasmeniano
alla Nazionale di Firenze
Luigi Orlandi, Scritture mimetiche e circolazione di libri nel milieu
di Andronico Callisto
Morgane Cariou, La production manuscrite de Georges Basilikos
Domenico Surace, La produzione manoscritta greca a Roma tra la fine del xvi
e la prima metà del xvii secolo. Qualche esempio
V. – LE LIVRE GREC DANS LA PéRIODE POST-BYZANTINE
Agamemnon Tselikas, L’activité de copie dans l’espace grec aux XVIIe et XVIIIe siècles
Chariton Karanasios, The professional patriarchal-princely copyist Μιχαὴλ Βυζάντιος (ca. 1700)
Zisis Melissakis, Restauro e rilegatura di manoscritti nel monastero di Patmos durante il periodo post-bizantino. Primi approcci
Pierre Augustin, Monceaux et Laisné en Morée (1669) : douze manuscrits de Nauplie à la Bibliothèque nationale de France
VI. – Savants et HISTOIRE DES TEXTES
Michele Bandini, Il Vat. gr. 141 di Appiano da Giovanni Xifilino a Giano Lascaris
(passando per Pietro Miani e Guarino Veronese)
Margherita Losacco, Théophile d’Antioche, Ad Autolycum : tradition manuscrite et histoire du texte
Ciro Giacomelli, Dal manoscritto alla stampa. Codici Veneziani e editiones principes di Aristotele e i suoi commentatori
Venetia Chatzopoulou, Reginald Pole, Bernardino Sandro et Dimitrios Zinos :
à propos du modèle de l’édition princeps des Ascétiques de Saint Basile
par Stefano Nicolini da Sabbio (Venise, 1535)
Anna Gaspari, Un dialogo inedito sul taglio della barba copiato da Nicola Sofianòs ?
Fevronia Nousia, Robert Estienne’s editio princeps of Manuel Moschopoulos’ Περὶ σχεδῶν
VII. – MANUSCRITS ET PHILOLOGIE
émeline Marquis, Le corpus épistolaire du Londiniensis Harleianus 5566 :
Lettres de Brutus, de Théophylacte Simocatta et d’Alciphron
Stefano Valente, Kommentare zu der Zweiten Analytik des Aristoteles aus der
Spätantike und byzantinischer Zeit : alte und neue Handschriftenfunde
Mariella Menchelli, Tradizione manoscritta e forme del libro nel commento di Proclo al Timeo platonico : il iii libro nel rotolo Patmiacus Eileton 897 e nel codice Laurentianus Plut. 28.20, tra Michele Psello e l’età dei Paleologi
Christina Prapa, Der codex Laurentianus Plut. 85.1 (Okeanos) und der Kommentar von Michael von Ephesos zu Aristoteles’ Metaphysik
VIII. – MANUSCRITS PEU CONNUS, NOUVELLES DéCOUVERTES
Nikos Agiotis, The Aristotelian manuscripts of the monastery of Korona
Kriton Chryssochoidis, Zisis Melissakis, Ekaterini Mitsiou, The recovered Typikon of the Eleousa monastery in Stroumitza (Iviron 2345)
Flora Kritikou, The Sinai « New finds » : identifying the musical fragments
Jana Grusková et alii, Insights into the digital recovery of the Scythica Vindobonensia
Résumés – Abstracts
Index des manuscrits
Table des matièresLe titre de cet ouvrage, Le livre manuscrit grec : écritures, matériaux, histoire, suggère diverses facettes que peuvent aborder des recherches menées sur les manuscrits écrits en grec, à Byzance et dans l’après-Byzance : l’attention prêtée aux aspects matériels a pour but de mieux comprendre et d’éclairer l’histoire de l’écriture et l’histoire du livre en tant qu’objet, dans ses composantes paléographique et codicologique, mais également l’histoire des textes et de leur transmission, l’histoire de la culture et, tout simplement, l’histoire. Ce sont ces aspects variés qu’illustrent les 41 contributions réunies dans le volume.
Le sous-titre de l’ouvrage, Actes du IXe Colloque international de Paléographie grecque, le place dans une lignée. Lorsque le premier colloque de paléographie grecque s’est tenu à Paris en octobre 1974, à l’instigation de Jean Irigoin, qui avait réuni autour de lui Jacques Bompaire, spécialiste de diplomatique byzantine, et Jean Glénisson, directeur de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT), ses organisateurs n’imaginaient alors pas qu’ils posaient les premières pierres de ce qui allait devenir, à partir de 1983, un rendez-vous réunissant tous les cinq ans la fine fleur des chercheurs travaillant dans le domaine de la paléographie grecque, byzantine et post-byzantine. Ce colloque, qui n’avait pas de numéro d’ordre, et ses actes, La paléographie grecque et byzantine, ont fait date ; ils sont restés insurpassés car ils ont posé en les rassemblant des jalons scientifiques et méthodologiques nouveaux. La recherche sur les livres manuscrits grecs n’en a pas moins continué de progresser et de se développer dans diverses directions, qui sont pour une part moins strictement paléographiques ou qui, du moins, font intervenir des composantes autres. Depuis l’invention de la « paléographie grecque » par Bernard de Montfaucon qui a créé la discipline avec un ouvrage mémorable en 1708, le terme de paléographie recouvre de fait une réalité bien plus large que la stricte étude des écritures, et le champ d’enquête des écritures ne se limite pas aux livres et documents ; il s’attache à tous les emplois de l’écriture et, dans les manuscrits, analyse les différents éléments constitutifs de l’objet livre, ce qui relève de la codicologie, selon la dénomination heureuse suggérée par Alphonse Dain et qui s’est très vite imposée à tous les chercheurs dans le domaine du livre. Analyser le manuscrit grec dans les modalités techniques de sa fabrication et aussi dans les usages qui en ont été faits, de manière contemporaine ou plus tardive, sa lecture, ses annotations, son dépeçage même et sa réutilisation pour copier un nouveau livre ou pour en tirer une édition imprimée, sa reliure, ses cotes ou estampilles, sont des éléments de l’enquête qui s’impose au chercheur. Le recours à de nouvelles technologies peut constituer naturellement une contribution déterminante dans cette enquête. Mais, comme ce volume l’illustre aussi, l’histoire des textes, qui se fonde de plus en plus sur une combinaison harmonieuse entre paléographie-codicologie et philologie, bénéficie de l’apport des données matérielles et intellectuelles fournies par l’étude précise des manuscrits qui transmettent les textes, antiques, médiévaux et modernes – ce qui explique la part non négligeable que prennent des contributions philologiques dans un volume consacré aux manuscrits. De l’examen, dans une approche originale, des usages du grec faits par des non-Grecs, voire de l’utilisation de l’alphabet grec pour la mise en œuvre d’une autre écriture, à la présentation de documents, de fonds méconnus, et à la découverte de fragments d’œuvres disparues grâce aux photographies multispectrales, en passant par l’analyse d’écritures particulières, l’identification du travail de scribes importants et la mise en évidence de l’activité intellectuelle de certains érudits, connus ou anonymes, en les replaçant dans leur milieu, différents champs d’investigation reflètent les lignes de force de la recherche actuelle.
C’est ainsi que ce gros volume rassemble les actes du IXe Colloque international de paléographie grecque qui s’est tenu à Paris en 2018, du 10 au 15 septembre, à la Sorbonne et à l’École normale supérieure. Internationale, la rencontre l’a été, d’autant plus qu’une spécificité notable du domaine est que la pratique par chacun de sa propre langue ou d’une autre langue de son choix, pas nécessairement l’anglais, demeure une évidence et il est à souhaiter que cette évidence perdure. La répartition entre les quatre langues retenues pour la publication, allemand, anglais, français et italien, atteste d’ailleurs la grande vitalité des études consacrées aux manuscrits grecs dans l’espace italien.
Comme pour les précédents colloques, les grandes lignes du programme scientifique avaient été établies sur la base des suggestions formulées par les membres du Comité international de paléographie grecque (CIPG), qui en ont présidé les diverses séances. Mais la manifestation revêtait une signification particulière, symboliquement dans la mesure où elle n’avait pas été accueillie à Paris depuis le colloque fondateur, les autres rencontres ayant successivement eu lieu à Berlin-Wolfenbüttel (1983), Erice (1988), Oxford (1993), Crémone (1998), Drama (2003), Madrid (2008) et Hambourg (2013) ; de plus, elle était dédiée à la mémoire d’un grand érudit, le paléographe Paul Canart, disparu juste un an plus tôt, le 14 septembre 2017. Mgr Canart, qui a présidé le CIPG après Jean Irigoin et avant Dieter Harlfinger, a effectué toute sa longue carrière de spécialiste des manuscrits grecs à la Bibliothèque Vaticane, dont il fut scriptor puis vice-préfet ; mais il fréquentait aussi très régulièrement Paris et en particulier le Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, et il est le seul chercheur qui ait pu avoir un accès aussi direct aux deux plus grandes collections de manuscrits grecs byzantins. Plusieurs des communications présentes dans cet ouvrage constituent, dans leur thématique ou leur démarche scientifique, une forme d’illustration et d’hommage aux travaux de Paul Canart.
Il faut ici évoquer également avec tristesse la mémoire d’une autre grande figure de la paléographie grecque, et membre du Comité international de paléographie grecque, qui a disparu depuis le colloque, André Jacob, mort le 27 février 2019. Il était le spécialiste incontestable et incontesté du grec en Terre d’Otrante, dans toutes ses facettes, et sa communication consacrée à l’épigraphie byzantine en Terre d’Otrante, publiée dans ces actes telle qu’elle fut prononcée, en témoigne magnifiquement.
On ne saurait terminer cet avant-propos sans mentionner les hommes et les institutions qui ont rendu possible le colloque et, partant, ce livre. Le colloque a été organisé par une équipe comprenant, outre les deux éditrices du volume, Morgane Cariou, Philippe Hoffmann et Émeline Marquis. Morgane Cariou et Émeline Marquis ont aussi mis en œuvre une exposition à la Bibliothèque de l’École normale supérieure, avec le soutien de sa directrice Emmanuelle Sordet et la participation active de membres de la bibliothèque (Lucie Fléjou, ainsi que Sandrine Iraci et Ariane Oriol) : Le livre grec et son écriture a présenté plusieurs manuscrits grecs prêtés par la Bibliothèque Mazarine, grâce à la générosité de son directeur Yann Sordet, et des éditions imprimées grecques anciennes conservées à l’ENS. Durant toute la semaine du colloque, de jeunes chercheurs, doctorants paléographes, Konstantina Kefalloniti, Thibault Miguet et Stéphanos Petalas, ont efficacement facilité la bonne marche technique des séances.
Aux chercheurs sont liés les divers institutions et laboratoires de recherche qui ont facilité l’organisation matérielle dans les meilleures conditions, grâce à un financement précieux et par le temps donné : l’École pratique des Hautes Études, les Laboratoires d’excellence Hastec et TransferS, l’IRIS Scripta-PSL, Saprat, le LEM, l’IRHT, AOROC et Sorbonne-Université. Nous les remercions chaleureusement.
Enfin, la réalisation de ces actes a bénéficié, en dehors du soutien financier de l’EPHE, de diverses contributions scientifiques, pour la relecture linguistique de contributions non rédigées dans la langue maternelle de leur auteur, pour la préparation éditoriale de textes, et pour l’ensemble de la composition graphique complexe du livre : nous tenons à remercier vivement Erich Lamberz, Caroline Alcalay, [et le disciple de Constantin réviseur des résumés anglais ?], Karolina Kaderka. Artyom Ter-Markosyan n’a pas ménagé son temps pour permettre la mise en forme éditoriale complexe de ce gros volume ; il a notamment résolu les délicats problèmes que posait l’insertion dans le texte des nombreuses illustrations. Nous lui sommes très reconnaissantes. Enfin, nous devons beaucoup au soutien et à l’amitié de notre collègue et ami Constantin Zuckerman, infatigable directeur de la collection Travaux et mémoires, dans laquelle nous nous réjouissons que ce volume soit accueilli.
Marie Cronier et Brigitte Mondrain |